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Review numéro 1

Spartan Mk. VII : un début prometteur.

Je vous en ai longuement parlé dans mon article sur la figurine du Master Chief par 1000 Toys, mais Halo est ma licence préférée, toutes catégories et univers confondus. Cependant, la saga, au summum de sa puissance dans les années 2000, a avec le temps perdu de son aura, et a subi de nombreux revers. Le premier eu lieu en 2012 avec Halo 4, premier véritable jeu de 343 Industries, studio crée par Microsoft pour développer exclusivement de nouveaux jeux Halo après que Bungie, le studio fondateur de la licence, ait décidé de voguer vers de nouveaux horizons… Si le jeu a été réévalué avec le temps par la communauté et que je lui reconnais des qualités, il n’empêche que ce premier opus de la seconde trilogie n’a pas été un franc succès. Le second revers a eu lieu 3 ans plus tard, en 2015 donc, avec Halo 5: Guardians. Un jeu qui aura fait énormément débat dans la communauté, tant au niveau de son gameplay et que de sa campagne.

Il faut essayer visualiser les choses comme ça : Halo 4 était le début d’une nouvelle trilogie intitulée « The Reclaimer Saga », et Halo 5: Guardians le second volet. Un Halo 6 était sensé venir conclure cette trilogie, mais il devint finalement Halo Infinite. En réalité, en un sens, Halo 4 était un premier soft reboot inavoué. Halo 5: Guardians presque un second. Halo Infinite quant à lui, sorti en 2021, est un quasi clairement soft reboot. Vous voyez déjà le niveau de confusion dans tout cette histoire ? Car même si les trois opus s’articulent ensemble dans les grandes lignes, il y a une quantité infâmes d’élipses temporelles qui ne font que souligner une évidence : rétrospectivement, 343 Industries ne savait en fait pas précisément où aller après la trilogie originale de Bungie. Il s’agissait, et ça peut paraître réducteur, uniquement d’un studio à commande crée par Microsoft avec pour politique un truc du genre « faites-nous des jeux Halo qui vont rapporter des millions, le reste, c’est votre problème ».

La trilogie Bungie et la trilogie 343 (Oui je sais, la jaquette d'Halo 2 n'est pas la bonne...).

Malgré bien des défauts au fil de ces trois opus, il y a un truc que j’ai malgré tout beaucoup aimé dans la dernière production du studio : le contexte de départ de Halo InfinitePour la faire courte (et croyez-moi, ça n’a rien d’évident) : à la fin d’Halo 5: Guardians, Cortana, l’IA la plus puissante créée par l’humanité supposée « décédée » à la fin de Halo 4, revient « à la vie » avec un seul but : apporter la paix, quel qu’en soi le prix, à la galaxie. Pour se faire, l’IA déchue mais extrêmement puissante de par sa connaissance de la technologie d’une espèce disparue, les Forerunners, rassemblera une armée de leurs plus puissantes machines, les Gardiens, afin d’appliquer de force sa… « doctrine pacifique ». Elle sera ralentie dans son objectif, mais prendra possession de l’un des 7 anneaux appelés « Halo », une arme de destruction massive à l’échelle galactique. Un vaisseau humain, le plus grand de toute la flotte (l’Infinity) se rendra alors aux abords du Halo Zeta, mais sera défait par une nouvelle faction, les Parias (The Banished en anglais), et c’est là où le joueur, incarnant le Master Chief, reprendra ses esprits plusieurs mois après avoir été battu par le dirigeant de cette faction : Atriox.

Et c’est là où le contexte de départ prend vraiment sens : l’Infinity, à la fois sorte de dernier bastion et pointe de l’épée de la puissance et de la technologie humaine, semble avoir été contraint de s’écraser sur le Halo Zeta avec à son bord de nombreuses équipes de Spartans, des super-soldats. Ces Spartans sont donc livrés à eux-mêmes sur un Halo contrôlé par les forces Parias, et je trouve ce contexte de départ absolument génial ! Car Halo, c’est avant tout ça pour moi : un individu (ou en l’occurrence ici, de petits groupes) livré à lui-même sur un anneau gigantesque perdu dans l’espace, devant prévaloir de ses ennemis afin d’empêcher la destruction de la vie dans la galaxie !

La première du roman "Rubicon Protocol". Tellement inspirante !

Je ne sais pas pourquoi ce pitch de départ me parle autant, mais il y a un truc qui me saisit là-dedans : l’idée d’avoir un semi-open world, de retrouver ces Spartans perdus sur ce monde qui leur était inconnu (Master Chief est un Spartan II tandis que les autres groupes sont composés de Spartans IV et n’ont peut-être pas tous posés les pieds sur un Halo) me fascine à un point que vous ne pouvez pas imaginer !

Et puis il y a vraiment une forme de poésie là-dedans, je ne sais pas trop comment l’exprimer. De toute façon, c’est quelque chose qui transparait toujours dans les jeux Halo. La beauté des structures Forerunners, leur imbrication dans une nature artificielle, les grands espaces (gravir le plus haut sommet du Halo Zeta et regarder le paysage, pour peu qu’un petite musique épique et contemplative se déclenche à ce moment là, ça vous fait un truc, je vous le garantis), cette sensation à la fois de toute puissance et de solitude. Bref.

Ce n'est pas exactement ça, mais c'est l'idée...

Alors voilà, dans ses premières heures, j’ai adoré Halo Infinite. Notamment les deux premières missions, scriptées et en couloir, « à la Halo », et même jusqu’à un certain point du jeu, l’open world m’a vraiment plu. Même si j’incarnais Master Chief, le sauveur de l’humanité (« Earth doesn’t need hero, it needs a savior » pouvait-on lire à l’époque d’Halo 2), j’aurais donné cher pour n’être que « moi », un simple Spartan IV paumé sur l’anneau, attendant que Chief vienne me redonner espoir…

Que voulez-vous ? J'aime le désert.

Et c’est ainsi que l’on en arrive à la The Spartan Collection (TSC) de la marque Jazwares. Alors allons directement au but : 1000 Toys écrase Jazwares sans transpirer. C’est un fait. Mais ce n’est pas le même prix. Voilà, ça c’est dit, passons à la suite.

Jazwares est une marque qui a le vent en poupe en ce moment, notamment grâce à sa gamme « World of Halo » qui a l’air d’avoir un franc succès outre-Atlantique, à sa gamme « Micro Galaxy Squadron » dont je vous ai déjà parlé ici et à d’autres gammes, dont la Spartan Collection.

Tank beats everything! Pas cette fois...

La Spartan Collection a donc débuté un peu avant le lancement d’Halo Infinite avec une première série, composée d’une première itération du Master Chief version Infinite, de Kat B320 d’Halo Reach, d’un Spartan Mk. V et de notre sujet d’aujourd’hui, un Spartan Mk. VII.

Ce casque me dit quelque chose...

Alors j’ai oublié de préciser une petite chose concernant les super-soldats que sont les Spartans : il y a des générations de Spartans, et des générations d’armure de Spartans, nom de code : Mjnolnir.

Master Chief est un Spartan II, Kat B320 est une Spartan III et le Spartan Mk. VII que nous étudions ici est un Spartan IV. Il y a ensuite des modèles d’armures : les Spartans III vus dans Reach comme Kat B320 sont équipés d’armures Mk. V tant que les Spartans IV vus dans Halo Infinite sont équipés d’armures Mk. VII. Voilà. En l’occurrence ici, notre modèle représente juste un Spartan de génération IV équipé d’une armure Mk. VII. C’était la minute nerd et c’est maintenant fini !

Vous vous souvenez de ce trailer ?

D’autres séries ont suivi (nous en sommes maintenant à la série 7), présentant leurs lots de personnages plus ou moins connus de l’univers, et allant même jusqu’à réaliser des figurines non Spartans (pour le moment les Élites Thel Vadamee, plus connu par son rang d’Arbiter dans sa version Halo 5: Guardians, ou le « chasseur de Spartans » Jega ‘Rdomnai des Parias). Récemment, la gamme a annoncé un 2-pack composé du fameux Spartan-III, nom de code Noble Six, accompagné d’un Élite de classe Dévot ! Un pack que j’aimerais beaucoup, BEAUCOUP, acquérir !

Ce pack ouvre de nouvelles portes pour la TSC !

Et c’est ainsi qu’au mois de mars 2021 j’ai revu mon premier exemplaire de la TSC : le Master Chief de la série 1, une figurine sur laquelle je reviendrais ultérieurement. Ce que je peux vous dire par ailleurs, c’est que cette figurine m’a donné l’envie d’avoir plus de Spartans afin de reproduire cette idée de Chief rassemblant les Spartans survivants, et c’est comme ça que j’ai rapidement jeté mon dévolu sur ce Spartan Mk. VII.

Le casque Mk. VII a vraiment un côté "dangereux".

Parler d’une figurine, ça peut être parfois un peu tricky car il s’agit bien évidemment de la retranscription matérielle de choix faits en amont par d’autres instances. Mais le fait est que j’adore la Mk. VII de l’armure Mjolnir. Notamment son casque qui est, à mon sens, un beau prolongement du casque de dotation standard de la Mk. V et dont une version non aboutie était prévue dans le jeu Halo Reach. Et de fait, on voit la parenté avec le casque de l’armure du Master Chief dans Halo: Combat Evolved. par la sorte de casquette faisant partie intégrante du casque, la visière ne prenant pas l’ensemble de la structure, les sortes de filtres au niveau du menton, etc. etc.

Mk. V vers Mk. V [B] (concept) vers Mk. VII.

Le reste de l’armure, son design, est tout à fait conventionnel, car il est sensé être la base d’un aspect extrêmement important des jeux Halo depuis Reach : la personnalisation. À ce sujet, j’ai rapidement été saisi de l’envie de personnaliser cette figurine, et c’est la raison pour laquelle j’en ai acheté une seconde. Il y a d’ailleurs quelques rares artistes sur Etsy, comme le célèbre Alec Hoida, qui réalisent des modèles 3D pour personnaliser ces figurines de la Spartan Collection.

La 3D, ça fait vraiment rêver !

Mais assez de nerderies, passons à la figurine ! Comme le titre l’a forcément spoilé, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’à l’époque de la série 1, la gamme avait assez un sacré potentiel !

Un prix abordable, une belle palette d’accessoires (mains et armes), un sculpt assez poussé, un paint job mine de rien tout à fait admirable, des butterfly joints, limités certes mais présents, des toe joints, et surtout un détail d’importance : des visières chromées. Car voilà, Master Chief notamment, c’est le bonhomme à l’armure toute verte ET à la visière orangée refletant la lumière ! Et ça, c’est un sacré détail qui a été apporté à la série 1 ! Un détail que même 1000 Toys n’a pas su (pu ? Voulu ? Peu importe en fait) apporter à sa vision du Master Chief !

J’ai fait une sacrée avance rapide sur la figurine, aussi bien je vais tâcher de revenir un peu en arrière.

Fire at will!

Niveau accessoires donc, on est au top avec un total de 7 mains : deux poings fermés, deux mains de saisie (pour les armes), deux mains ouvertes et une main de salut militaire ! C’est quand même un très belle palette pour une gamme n’ayant qu’un peu plus de 2 ans d’âge !

Niveau armes, on en a un deux : les nouveaux fusil à pompe CQS48 « Bulldog » et pistolet électrique appelé « Disruptor ». Sur la première arme, un petit paint job a été appliqué avec deux couleurs (un gris très foncé et un gris clair) mais sur la seconde, rien. Et je trouve ça très dommage d’autant que j’aime beaucoup le design de cette arme. Malheureusement, dans les deux cas, celles-ci sont composés d’un plastique mou peut être utile et emmerdant selon les cas.
Un autre fait important à noter en relation avec les armes et le fait qu’il est possible de les arrimer aux cuisses ou au dos via un système assez ingénieux de retournement de blocs. Sur la cuisse par exemple, il y une section de l’armure qui est découpée, qui peut être retirée, inversée, laissant apparaître un peg qui s’imbrique dans l’arme. Sur le principe, c’est vraiment très malin ! Dans les faits, le système fonctionne moyennement bien, les équipes de développement ayant sûrement été tellement fascinés par leur trouvaille qu’ils ont oublié de bien adapté la longueur du peg au trou à faire dans l’arme.

Il n’y a pas de headsculpt particulier puisqu’il s’agit d’un Spartan parmi d’autres, mais il est à noter que le casque peut se retirer, faisant qu’avec un peu d’imagination, on peut mettre un HS aléatoire dessus.

Keep moving.

Niveau sculpt, c’est de très bon niveau ! Il y a vraiment plein de petits détails qui fourmillent sur cette armure, et bien qu’un wash aurait été bienvenu pour les mettre en valeur, ils n’en restent pas moins là ! Ceci étant, certains détails ont été mis en valeur via un paint job tout à fait okay, souligné par ailleurs par de multiples zones de dry brush sur les cuisses, le plastron, un peu partout en fait, afin de donner plus de profondeur à l’armure mode elle ne sort pas tout à fait de l’usine ! Ce n’est pas un travail de précision, plus un « vas-y on va barbouiller la figurine de dry brush histoire de faire style » qu’autre chose, mais il n’empêche que ça fonctionne ! Et ça donne d’autant plus envie de customiser son propre Spartan !

Et l’on en vient à une première critique un peu soutenue concernant cette figurine : pourquoi avoir choisi une couleur aussi marquée que ce rouge quand même bien pétant ? Traditionnellement, les Spartans sont plutôt de couleur vert kaki/foncé, et même si Reach a pavé la voie à un peu de folie et de légèreté (c’est vrai que le bleu ciel de Kat par exemple, ça se fond bien dans tous les théâtres d’opérations militaires), bah rouge pétant… Ça se discute vraiment ! Tactiquement, stratégiquement, militairement parlant, y’a quand même « une c******e dans le potage » pour reprendre un entracte d’Halo 3Après je ne vous cache pas que ça ne me dérange pas tant que ça. Ça souligne le côté « dernière recrue un peu excitée de la gâchette qui va vite se faire corriger par le feu ennemi » qui ne me déplaît pas. Mais quand même… Rouge, c’est assez visible !

Le casque étant amovible, ça donne des possibilités !

On en vient enfin aux deux derniers points, à savoir l’anatomie/proportions et les articulations ! Dans son ensemble, les proportions semblent très correctes, même si je ne peux pas vraiment m’empêcher de remarquer que les jambes dans leur globilité sont excessivement longues ! Est-ce anatomiquement parlant correct ? Bonne question. Ce que je peux vous dire en tout cas, c’est que si le modèle est directement importé depuis 343 Industries, ça ne me surprendrait pas qu’il y ait à nouveau une c*****e dans le potage. La Mk. V façon 343 a, par exemple, des genouillères extrêmement grosses en comparaison de ce que Bungie avait fait sur Reach, faisant qu’on a une drôle de sensation en regardant la figurine. Comme l’absence de l’harmonie que procure l’idée d’un super-soldat.

Niveau articulations pour finir, la figurine s’en sort vraiment avec les honneurs dans l’ensemble, même si au niveau du thorax, elle dispose de peu de marge dans les mouvements. Sans pour autant être absolument nécessaires, la présence de toe joints est quand même un plus. Cependant, au niveau du cou, il aurait été bienvenu de faire mieux pour ce qui est de lever la tête. Les butterfly joints sont également bienvenus car il est possible en certaines circonstances de faire tenir des armes de poing à deux mains, un plus certain !

Ouais non, ce casque claque vraiment !

Vous devez donc commencer à saisir l’idée, pour une première série, la Spartan Collection commence vraiment bien ! Néanmoins, il y a deux points à bien mettre en avant avant de conclure : le premier, ce sont les articulations des genoux qui sont vraiment… étranges. Ce n’est pas systématiquement choquant, mais il faut bien dire que quand ça saute aux yeux, ça saute aux yeux ! Après voilà, on parle d’armures crées au XXVIième siècle hein ! Déjà que dans les jeux les armures sont buguées, des textures en mangeant d’autres, alors dans le réel…

Ensuite, il est à noter que les joints ne sont pas tous équivalents. Certains deviennent très rapidement loose, notamment au niveau des « ensembles bras » (épaules / coudes / poignets). C’est dommage, mais de ce que j’ai cru comprendre, c’est quelque chose que la marque semble chercher à corriger avec le temps.

Pour finir il est à noter qu’il est dommage que l’axe choisi pour la tenue à la gâchette de l’arme ne soit pas le bon. Ça ne veut pas dire qu’il est impossible d’obtenir des pauses avec le Spartan faisant feu avec son arme. Juste que ce n’est pas optimal.

"Spartans never die, they're just missing in action."

Alors voilà. Comme je le disais, en l’état, avoir une Jazwares, ce n’est pas avoir une 1000 Toys. Ce ne sont ni les mêmes budgets, ni les mêmes capacités, ni la même qualité. Mais c’est un bon point de départ, surtout si l’on veut se lancer dans le custom, et je pense que c’est comme ça qu’il faut les voir : des figurines d’assez bonne qualité à améliorer ! Allez, je vous laisse sur cette vidéo d’introduction du multijoueur où l’armure Mk. VII est sacrément mise en avant !

Les jambes sont vraiment longues, non ? Ça n'en reste pas moins une très solide figurine !
Aspect général
Dommage pour le wash et le weathering, mais ça peut être une bonne manière de découvrir le custom !
Paint job
Pour une des premières figurines de la Série 1, ça ne présage que du bon !
Articulations
C'est tout à fait honorable pour un démarrage de gamme ! Et même plus !
Accessoires
Dans son ensemble très bonne, mais à voir comment la gamme se comportera dans le temps !
Toyetic
Il va falloir revoir ces genoux, mais hormis ça, c'est good !
Sculpt