Master Chief : la légende dans la paume d'une main...
Parler de Halo: Combat Evolved, de Master Chief, et plus largement de Halo, c’est vous parler intimement de moi. « Rien de bien original jusqu’ici… » es-tu peut-être en train de te dire. Quelque part, oui, mais en même temps… non.
Halo, c’est… les mots me manquent…
Je suis obligé de m’abaisser à un vulgaire « mon univers préféré » tant le vocabulaire humain est creux pour retranscrire ce que je peux ressentir.
J’ai découvert Halo en 2001. J’avais 12 ans. Avec ma mère, on allait faire nos courses le Jeudi en fin d’après-midi je crois, à Continent, une enseigne disparue, avalée par le géant Carrefour. Ça devait être en novembre, mais pourtant j’en ai un souvenir très différent : celui d’une journée chaude, d’être toujours en short. J’ai même l’image d’un coucher de soleil sur le parking en arrivant assez tard à la grande surface.
Comme souvent, ma mère part faire les courses, et moi, généralement, je vais au rayon bande-dessinées lire des Buck Danny ou Le Chant des Stryges. Sauf que là, dans un des quatre coins de l’allée centrale de Continent, il y a un truc différent : une borne de démo Xbox. Dessus, il y a une démo de Ratchet & Clank je crois, une autre d’un jeu de bateau, et surtout un niveau du dernier bébé de Bungie : Le cartographe silencieux, 4ième mission de Halo: Combat Evolved.
Du coup, je ne me dirige pas au rayon BDs. Je saisis en revanche l’énorme manette de la première Xbox, et je commence à jouer. Et là, ça a été la cristallisation : l’assaut, la direction artistique, la musique, l’action, l’arrivée du Pelican, le largage du Warthog, les dialogues, l’étrange structure dans le ciel. À ce moment-là, c’est foutu. C’est juste foutu. Je ne le savais pas encore, mais j’allais prendre perpète. J’allais découvrir un monde incroyable, vivre des expériences vidéoludiques improbables, me faire des potes, pleurer, rire, claquer de la thune comme jamais pour cette licence, sangloter la nuit en écoutant les B.O., attendre pendant des heures des trailers, me coucher à des heures impossibles pour jouer, et j’en passe.
Mais Halo, ce n’est plus ce que c’était. Les heures de gloire sont lointaines, la communauté est fracturée, la faute à une mauvaise gestion du pouvoir de la saga par Microsoft, qui en a pourtant fait l’étendard de sa console pendant un temps, pour au final chercher à la mettre dans un tiroir à tous ses derniers évènements.
Pourtant, n’en déplaise à certains, Halo, c’est dans mon sang, et logiquement, dans celui de tous les fans hardcore de la licence. C’est un peu comme une manière de vivre, de respirer presque. Mais je doute que vous soyez là pour me lire, à la limite des sanglots, regretter le passé.
Alors je me muselle une minute pour juste vous faire un résumé de la saga : Halo, c’est l’histoire d’une humanité qui, dans le futur, a réussi à s’arracher de la Terre pour créer des colonies dans l’espace. Mais un jour, celle-ci a dû faire face à une rencontre inattendue : un rassemblement de différentes espèces extra-terrestres belliqueuses, cherchant instantanément à l’éradiquer : l’Alliance Covenante.
L’humanité, acculée, avait pourtant une arme pour ralentir la progression des Covenants : les Spartans II, des super-soldats endoctrinés depuis leur plus jeune âge, augmentés génétiquement, et équipés d’armures hyper sophistiquées, capables de venir à bout, au sol au moins, de toute menace. Halo: Combat Evolved débute quelques temps après la chute du dernier grand bastion militaire de l’humanité, la planète Reach. Un vaisseau, le Pillar of Autumn, découvre suite à son échappée in extremis de la chute de Reach, un mystérieux artefact en orbite autour d’une géante gazeuse : Halo. On y incarne alors John 117, supposé dernier Spartan II, prêt à botter le cul de tout putain de Covenant se trouvant sur son chemin. On incarne donc LE MASTER CHIEF.
À la suite de Halo: Combat Evolved, mon opus préféré, il y a eu plus d’une dizaine de jeux :
- Halo 2, suite directe du premier
- Halo 3, fin et conclusion de la trilogie de Bungie
- Halo 3: ODST, un spin-off se déroulant entre Halo 2 et Halo 3
- Halo Reach, un spin-off/préquel à Halo: Combat Evolved
- Halo Wars, première incursion de la licence dans le domaine du jeu de stratégie spin-off se déroulant 20 ans avant les évènements du tout premier jeu Halo
- Halo: Combat Evolved Anniversary, un remake
- Halo: Spartan Assault, la première incursion de licence sur mobile
- Halo 4, le premier jeu de la seconde trilogie développée par un studio crée uniquement autour d’Halo : 343 Industries
- Halo: The Master Chief Collection, une collection évolutive de plusieurs jeux Halo dont un remake pour Halo 2
- Halo: Spartan Strike, la seconde incursion de la la licence sur mobile
- Halo 5: Guardians, deuxième volet de la seconde trilogie
- Halo Wars 2, deuxième incursion dans le domaine du jeu de stratégie
Et en 2021 : Halo Infinite, le dernier jeu de la saga, et dont est tiré la figurine dont je vais vous parler aujourd’hui.
Halo Infinite est un jeu sur lequel je pourrais écrire un roman, mais en quelques mots (et uniquement sur la campagne) dont j’ai été très déçu. Il était sensé être le renouveau d’une saga tombée lentement mais sûrement en désuétude, et a été finalement presque le dernier clou sur son cercueil.
Mais si Halo Infinite a échoué sur bien des plans, il lui faut reconnaître des qualités. De nombreuses qualités même (paradoxes, quand vous me tenez…). Et l’une d’elles, c’est le design de l’armure Mjolnir Mk. VI de Chief.
Car en 2012, 343 Industries, studio crée spécialement par Microsoft pour le développement et la production de jeux Halo après que Bungie ait décidé de passer à autre chose (le diptyque Destiny, et de ce que j’en ai compris, un retour sur sa licence Marathon), a décidé de revoir la grande copie Halo. Direction artistique, liens avec la première trilogie, et notre intérêt ici : le design de l’armure Mjolnir.
Un choix qui a fait grincer un nombre incalculable de dents. Des fans de la licence jusqu’aux simples joueurs qui juste, aiment bien Halo.
Car si l’armure montrée dans Halo: Combat Evolved, ma préférée, n’a eu le temps de briller que lors du premier jeu, c’est bien le design introduit dans Halo 2 et par la suite Halo 3 qui a fait de Master Chief l’emblème de la console Xbox pendant presque une décennie.
Nous sommes donc passés d’un design assez iconique à un nouveau, qui n’aura pas vraiment su s’imposer comme une référence…
Et même si avec le temps, la pilule est passée, pour beaucoup, ça n’a jamais pris. En ce qui me concerne, les légers ajustements faits sur son armure dans Halo 5: Guardians m’ont permis d’accepter la nouvelle armure.
Dans tous les cas, 343 a bien compris qu’ils avaient donné un petit coup un peu trop fort dans le fandom, et a donc décidé de revenir aux fondamentaux dans Halo Infinite.
Alors oui, l’armure montrée dans Infinite n’est pas l’armure classique de Halo 2 et 3. Mais elle en est, à mon sens, un élégant prolongement. Plus imposante, plus crédible, plus proche de l’idée que je me suis toujours faite des Spartans II : de véritables tanks humains.
Un design d’ailleurs directement inspiré d’Halo 2 (2004) et d’Halo 3 (2007) certes, mais surtout d’une collection de courts-métrages intitulée « Halo Legends ».
Sortie bien plus tard (en 2010) et supervisée par 343 Industries, « Halo Legends » disposait en particulier de l’un épisode intitulé « The package« . Un court-métrage d’animation où l’on découvre un John 117 équipé d’une nouvelle version de son armure Mjolnir. Hormis le casque, l’armure présentée dans Infinite est identique à celle présente dans la collection « Halo Legends ».
Mais trève d’histoires et d’Histoire, venons aux faits : la figurine du Master Chief tirée de Halo Infinte, par 1000 Toys.
Je connais très peu la marque. Ce que je peux vous en dire actuellement, c’est qu’elle a réalisé une figurine du Master Chief tirée de Halo: Combat Evolved, et que ce n’est pas du tout une bonne reproduction (je parle bien de reproduction, pas d’adaptation). Mais je vous laisse juger.
Ci-dessus, l’armure Mjolnir portée par Master Chief dans Halo: Combat Evolved (remastérisée par Marcus Leto, son concepteur original). À droite, la vision 1000 Toys. Voilà…
En outre, la marque a annoncée à la New York Toy Fair travailler sur la Noble Team. Noble Six, Carter et Emile arriveront en 2024, Jorge, Kat et Emile en 2025 si tout va bien. La marque a par ailleurs pas mal bossé en outre Hellboy, Devil May Cry, G.I. Joe ou encore le Géant de Fer.
Il est à noter concernant la licence Halo, et sa relation à l’univers de la figurine ou du jouet, que c’est pendant un long moment McFarlane qui s’est chargé de retranscrire les personnages de l’univers de l’écran au réel. Aujourd’hui, c’est principalement Jazwares (pour les articulées) et Dark Horse (pour les résines). Et d’une manière assez mineure donc, 1000 Toys.
Mais venons-en à la figurine : c’est une 1/12ième (6 pouces/inches) mais qui n’a pas à rougir face à certaines 1/6ième. Tant en termes de qualité que de prix, puisqu’elle franchissait presque la barre des 200€ à la sortie ($165 dans sa version exclusive, 170 dans sa version standard – oui je sais, c’est étrange, mais on y reviendra plus tard -). Et pour cause : elle est partiellement Die Cast. Quand on la prend en mains pour la première fois, elle pèse.
Comparée à la figurine du Doom Guy dont je vous parlais dernièrement, ça fait bizarre (la comparaison était inévitable : deux mecs instoppables en armures vertes… voilà quoi).
Vient ensuite l’aspect général : c’est à la fois cool, et un peu bof à la fois, car l’armure fait vraiment sortie d’usine. Pas un pète, pas une éraflure, rien. La seule preuve d’un combat est l’éraflure, mise en avant un peu partout dans la promotion, en dessous du « 117 » peint sur son torse. Tout le reste est clean comme c’est pas permis. D’un côté donc, c’est cool, d’un autre… Chacun mettra le curseur où il voudra. Mais c’est clair qu’à la comparaison avec le Doom Guy (et ce n’est pas le but intrinsèque de cette review), on sent qu’il y a eu beaucoup plus de taff’ chez Figma.
Ici, on a donc bien le vert si spécifique de l’armure Mjolnir de Chief, le noir de sa combinaison, quelques occurrences de gris et de blanc, sa visière orangée/dorée, et c’est tout. Il appartient donc au collectionneur de soit customiser sa figurine unique, soit d’en acheter une seconde. Personnellement, vu son prix, je choisis de ne pas choisir. On verra. Un jour peut-être.
Niveau sculpt en revanche, c’est du 10 out of 10. Ni plus, ni moins. Je ne suis pas un fanatique du détail, mais de prime abord, tout y est. Mais pour insister un peu quand même dessus, dommage qu’aucun weathering ait été appliqué.
On en vient ensuite aux articulations. Et là, en dépit de quelques petits trucs, c’est vraiment la meilleure partie de la figurine : butterfly joints, épaulières adaptatives, toe joints, ceinture adaptative, nommez ce que vous voulez, vous l’avez ! La figurine est, comme celle du Doom Guy encore une fois, hyper généreuse en termes de panoplie de mouvements. La seule différence notable entre les deux étant que les joints sont ici bien plus serrés, ce qui enlève clairement de la frustration. Et le fait que Master Chief dispose d’un double pliage de genoux là où le Doom Guy n’en a qu’un.
On en vient alors sur le dernier point : les accessoires.
Il y a donc deux versions, et c’est malheureusement sa version exclusive sur laquelle j’ai dû me rabattre (oui oui, je sais, c’est vraiment étrange). La standard comprenait l’épée plasma « standard » (bleue ciel, mais appelée plus communément par les joueurs français « épée à énergie ») là où la version exclusive continent l’épée plasma rouge et une quatrième arme.
Ouais, c’est étrange : vous payez $5 de plus et vous avez moins. Mais en un sens, si j’avais pu, j’aurais pris la version standard, l’épée plasma rouge n’étant pas vraiment mon truc (c’est d’ailleurs prévu que je la repeigne) et la quatrième arme, quand bien même sympathique, me paraît tout à fait hors de propos et donc optionnel.
Mais reprenons : nous avons donc dans son arsenal le légendaire fusil d’assaut, ici dans sa version MA40 (inspirée par la version présentée dans Halo Reach, le MA37 ICWS), le tout nouveau fusil à pompe CQS48 « Bulldog », deux dotations standards de l’UNSC (pour United Nations Space Command), et du côté Banished (Parrias en français) le fusil électrique (Shock Rifle en anglais) et l’épée plasma rouge de l’Élite Banished Jega ‘Rdomnai.
4 armes donc, dont 3 peuvent s’accrocher sur l’arrière des épaules de Chief, d’une manière non accurate aux jeux, mais bon, c’est l’intention qui compte. À titre personnel, je regrette vraiment que 1000 Toys n’ait pas fourni la nouvelle arme de poing de l’UNSC, le Mk. 50 « Sidekick« . À voir si quelqu’un sur Etsy peut en produire une vision fidèle au jeu car il est à noter que le même système d’accroches est présent sur l’extérieur des deux cuisses.
Ceci étant, en dépit de l’ingéniosité de ce système d’accroches, celui-ci peut nuire à l’aspect des armes, toutes proportions gardées.
On en vient ensuite à la panoplie de mains. Et comme chez le Doom Slayer de Figma, c’est généreux. Très généreux même : une paire de poings fermés, une de mains ouvertes, et une paire pour chacune des 4 armes.
Et puis dans les deux versions, on a l’épée plasma. Et ça… Ça claque quand même, l’arme ayant été, à la belle époque, le fléau des petites maps 4v4 en LAN ou en ligne !
En soi donc, cette figurine, c’est un must have pour tout fan de Halo. Alors c’est sûr que c’est un budget, et c’est pour ça que nous avons les gammes The Spartan Collection et World of Halo chez Jazwares. Mais quand même. Et c’est là où j’ai du mal à comprendre les collectionneurs qui s’acharnent à vouloir des résines. Mais j’y reviendrais dans un édito.
Bref. Avoir cette version de Master Chief, pas ma préférée certes, mais la plus aboutie pour sûr, est un plaisir que je ne pouvais pas bouder éternellement puisqu’en effet, j’ai commencé une collection Halo chez Jazwares. Une collection que je ne regrette pas, mais qui fait pâle figure face à 1000 Toys…