The Doom Slayer : une figurine éternelle ?
Faut-il vraiment présenter la série de jeux « Doom » ? Je ne pense pas, mais dans le doute…
Doom est une licence fondatrice du genre FPS sur console et PC, l’un des piliers avec Duke Nukem, Unreal Tournament, Quake, et un peu plus tard Battlefield, Call of Duty et on le verra dans un autre article, Halo.
Le pitch est simple : vous êtes sur Mars. L’enfer s’y trouve et des démons en sortent. Vous avez un shotgun. Renvoyez-les chez leur mère. THAT. IS. IT.
Plus sérieusement (et encore), je vous conseille cette extraordinaire conférence du compositeur de la B.O. de Doom 2016, Mick Gordon, qui résume une chiée de choses à propose du jeu en lui-même, et de sa soundtrack furieusement métale (c’est un peu mon émission de chevet tard la nuit, la passion et l’excitation du mec sont contagieuses) :
Doom, c’est rien de plus que ça : Mars. L’Enfer. Ses Démons. Notre fusil à pompe.
Je ne vais pas me faire passer pour celui que je ne suis pas, je connais la licence Doom depuis au moins deux voire trois décennies maintenant, mais je n’y ai joué que très récemment. Il y a genre un an, peut-être deux. Je suis donc excessivement en retard sur les origines de Doom, mais aussi sur son reboot/suite lointaine de 2016, intitulé très sobrement « Doom ». Un jeu que j’ai adoré faire une première fois. Puis une deuxième, une troisième, et j’en passe. À mon sens, un des meilleurs FPS de tous les temps.
Et puis Doom (2016) a une suite, intitulée « Doom: Eternal », sortie 4 ans plus tard. Un FPS toujours au gameplay encore plus jouissif mais à l’histoire beaucoup moins intéressante je trouve. La faute à un décalage sidérant entre la promesse de son trailer à l’E3 2018 et le jeu final :
Toujours est-il que le personnage principal, sans nom, mais que les joueurs (puis les jeux eux-mêmes) ont nommé Doom Marine, Doom Guy, et finalement Doom Slayer, est devenu depuis 2 ans un de mes personnages préférés !
Le mec est un stéréotype sous testostérone : il est musclé, il est baraque, il ne parle pas, presque jamais même, il a une armure qui claque, un arsenal de taré, il a un canon monté sur son épaule gauche façon Predator ou War Machine, il défonce des murs par le simple fait d’être lui, il monte dans catapultes ioniques pour s’en servir de propulseur comme tu monterais dans ta Peugeot pour aller au boulot, au passage, il fait des trous dans la surface de Mars juste parce que pas le choix, ses biceps sont tellement gros que son armure ne peut les contenir, le mec est un ninja, il fait des doubles saut, des esquives de zinzin, son thème musical déchire la fabrique même de la réalité mais surtout, surtout :
il égorge, trucide, éclate, il défonce, éviscère, éventre, il charcute, il fait des thumbs up, il chie dans des cadavres fumants de démons sortis tout droit des Portes de l’Enfer. Parce que c’est tout ce qu’il sait faire.
Ce mec, c’est l’avatar même du terme « bad ass ». Même mon adoré Master Chief blêmit face à lui (sans pour autant le détrôner dans mon cœur et dans mon âme).
Bref. Rapidement, le Doom Slayer est passé pour moi d’une simple référence dans le paysage vidéoludique à un objet d’adoration. Et quel meilleur objet d’adoration qu’une figurine articulée ?
Alors oui, la marque de Todd McFarlane, connue tout simplement sous le nom de McFarlane Toys, a bien des reproductions du Doom Guy. De son design originel à sa version Eternal. Mais McFarlane, c’est pas ma came. Dans l’intégralité de ma collection, je dois en avoir deux. Les sculpts sont accomplis, y’a rien à dire, mais niveau articulations et toyetic, la marque pâlit face à d’autres du marché. Je trouve en tout cas.
Rapidement donc, j’ai abdiqué. Jusqu’à un jour assez récent du mois d’avril ou de mars (Oh ! Si c’était en mars, ça se célèbrerait ! Perdu, c’était début février…) où je suis tombé je ne sais plus trop comment sur une image de la reproduction par la marque Figma de son armure Praetor de « Doom: Eternal », une marque dont je connaissais l’existence par l’achat d’une Atsune Miku pour quelqu’un qui se reconnaitra il y a quelques années de ça. Et c’est bien tout ce que je peux vous dire de cette marque…
Je fouille une peu sur internet, mais chou blanc. Et puis un matin, ayant mis une veille sur Vinted, un résultat tombe. Un espagnol la vend neuve dans son emballage pour 100 balles.
J’ai dû hésiter 3 secondes montre en mains. Et nous voici donc sept mois plus tard environ, à analyser cette figurine. Que peut-on donc en dire ?
Avant de commencer, petit disclaimer : je n’ai jamais eu de Figma entre les mains, je n’ai donc aucun point de comparaison dans la marque même. En revanche des articulées au 1/12ième…
De prime abord, 100 balles pour une figurine avec un sculpt aussi détaillé que ça, une panoplie d’accessoires aussi variée, et un paint job pareil, c’est presque indécent. Je vous le dis clairement : j’aimerais que cette review s’arrête là, mais ce n’est pas le cas…
Mais on va rester sur les qualités de la figurine dans un premier temps.
Comme je le disais, le sculpt est vénère. Techniquement, dans Eternal, on ne voit pas énormément le Doom Slayer. On se fait donc plus une idée poussée de son look qu’autre chose. On a les grandes lignes, mais on n’imagine pas le nombre de détails dont dispose son armure. Mais ici, c’est vraiment différent : saviez-vous par exemple qu’il y avait des pochettes sur son armure ? Moi non. Elles se trouvent dans son dos, au niveau des reins. Des détails nombreux donc, mis en exergue par un paint job vraiment poussé. Comme souvent, il y a peut-être moyen de faire mieux, mais sortie de la boîte juste comme ça, je ne vois pas vraiment quoi…
Les couleurs sont vraiment fidèles, et j’apprécie énormément que la visière de son casque ne soit pas translucide. Je n’avais pas trop aimé dans le jeu qu’on voit, même partiellement, les traits du Doom Guy. L’imaginaire est tellement plus fort que le réel en un sens…
Vous avez commencé à le comprendre, j’aime énormément cette articulée. Il y a un peu de sentimental, de coup de chance dans cette figurine.
Mais le réel ne se contente pas de ça. Car on passe au « mais… ». La figurine du Doom Slayer par Figma, c’est de la frappe. Mais…
Mais les articulations et les joints, ce n’est pas vraiment ça. Et il y a un point sur lequel le paint job faillit, et misérablement.
Alors tâchons de rester objectifs : les articulations sont factuellement bonnes, et permettent une large variété de mouvements. Mais il y a dans certains choix réalisés par Figma un côté faussement complexe pour presque rien, et qui nuisent à l’aspect général de la figurine. Le plus criant dans ceux-ci, c’est bien sûr le creux des coudes, dont l’articulation est d’un blanc couleur peau tout ce qu’il y a de plus classique là où ses énormes biceps qu’on entrevoit sont légèrement teintés, faisant forcément ressortir de manière pétante l’articulation. POURQUOI ? COMMENT EST-CE QUE LES ÉQUIPES DE CHEZ FIGMA ONT PU LAISSER PASSER ÇA ?
Il ne fait aucun doute qu’il y a une raison économique bien merdique derrière ça, mais c’est le genre de moment où ça fait relativiser un sacré nombre de complaintes que l’on peut avoir par exemple chez Marvel Legends par exemple. Là, on ne voit QUE ça. Il est tellement impossible de passer un côté qu’un aveugle y remarquerait. Difficile de ne pas lâcher un vénère « NIQUE L’ÉCONOMIE« . Le sculpt, le paint job, les articulations en dépit de quelques gênes, tout est au top, sauf ces deux putains de ball joints.
Alors bien sûr, ça peut se cacher, se camoufler, tant au niveau de la Toy Photography que de la présentation en vitrine. Mais est-ce que ça justifie quoi que ce soit ? Réponse : non. Car forcément, ça contraint, tant sur un aspect évoqué juste au dessus (la TP) que de l’autre (display).
Le deuxième fait crispant dans cette figurine, c’est la faiblesse des joints, notamment au niveau des jambes : ils sont quand même un peu loose et ne tiennent pas toujours très bien en place… Ils tiennent, mais il y a cette petite phrase dans la tête qui tourne en boucle quand on les manipule : « j’ai payé 100€ pour ça ? ». Une phrase à prendre avec beaucoup de pincettes, mais un fait qui, à l’usage, irrite et en vient même à décevoir.
Le troisième et dernier fait qui clôt l’affaire, mais qui n’est pas du ressort même de la figurine, est qu’il s’agit d’une import. Et qui dit import dit vraiment sensation de fragilité extrême. Ce n’est pas un défaut en soi, mais c’est à prendre en considération. Ce n’est pas une McFarlane. Ce n’est pas une Marvel Legends ou une Black Series. C’est une import, c’est fragile, ce n’est pas fait pour tomber de l’étagère.
La figurine n’est pas exempte de défauts, mais ça ne lui empêche pas de briller de mille feux sur d’autres points, et surtout à cette échelle du 1/12ième / 6 pouces/inches ! Les articulations sont restreintes à certains endroits certes, mais hyper étendues sur d’autres (la différence entre le haut des cuisses – son cul quoi – et ses épaules est saisissant) ! Et puis son canon d’épaule est juste dingue ! Totalement articulé sur tous les axes, de quoi reproduire la jaquette du jeu (et plus encore) ! Son arsenal n’est quant à lui pas en reste puisque nous avons son Super Shotgun (le truc est ÉNORME dans ses mains, ça ne fait presque pas sens), sa légendaire tronçonneuse, son énorme crucible et l’éternel BFG (pour Big Fucking Gun, véridique) ! La palette de mains de son côté comprend une paire de poings fermés, des mains ouvertes, des mains dédiées à chacune de ses armes (un truc de fou quand on y réfléchit) et surtout un putain de thumb up ! Vous en connaissez beaucoup vous des figurines qui fournissent un thumb up ?
Franchement… Pour 100 balles…
Alors voilà, on n’est pas du tout sur le même budget qu’une McFarlane. On n’est pas sur un personnage connu universellement comme je ne sais pas moi, Iron Man.
Mais on est une production de qualité, pour un personnage de qualité (RIP & TEAR FOREVER) et c’est la raison pour laquelle ses rares défauts pèsent aussi lourds dans la balance… Et sont en même temps si légers au final…
Allez, en épilogue de cet article, j’me suis permis de te remettre quand même ce putain de morceau de Mick Gordon !