Hulk : l’articulée ultime ? Quelle bonne blague…
Quand j’avais 11 ans, il existait un truc assez dingue que j’imagine désormais complètement disparu : les vidéo-clubs. C’était un truc de ouf, un lieu physique où l’on venait généralement le Samedi soir et où on louait un film en VHS (zip it Aznavour). On y passait une petite demi-heure comme une heure à choisir le film pour la soirée et pour le Dimanche, on discutait avec le gérant, c’est un lieu vraiment sympa ! Et puis on allait se faire une pizza. Maintenant on s’avachit dans son canapé, et on zap sur n’importe quelle plate-forme de VOD. Le rap, c’était mieux avant, toussa toussa…
Pas mal de films y sont passés, mais s’il y en a bien un qui m’a marqué à plein de niveaux, c’est bien « X-Men » de Bryan Singer. Un film qui n’a pas pris une ride, et qui a pavé la voie au genre du film de super-héros au tournant des années 2000 (même si techniquement, le premier « Blade » était sorti en 1998…). Car après ce premier triomphe, ça a été au tour de Spider-Man, de Batman, V, Superman, Ghost Rider, des 4 Fantastiques de prendre le flambeau avec plus ou moins de succès pour arriver en 2008, avec « Iron Man » de John Favreau, et tout ce qui s’en est suivi par la suite… Mais en 2003, il n’y a eu qu’un flim de super-héros, et à mon sens, l’un des meilleurs. Ce flim, c’est « Hulk » de Ang Lee.
Vous parler de mes 14 ans, vous vous en doutez, ça n’a rien d’évident. Mais ce dont je me souviens, c’est que j’ai été fasciné par ce personnage et par ce flim. Sorti le 2 juillet 2003, le long-métrage de Ang Lee a fêté ses 20 ans dans l’indifférence générale, un triste fait qu’il ne mérite pas.
Dans ce flim, on découvrait un personnage aux capacités physiques quasiment illimitées, capable de soulever et d’envoyer valser à des kilomètres un tank comme s’il s’agissait d’une feuille de papier, de résister à des tirs d’obus, de courir et de sauter à des vitesses et sur des distances folles. D’être complètement libre. Je veux dire, 20 ans plus tard, cette scène me scotch toujours autant à mon canapé :
Le film, sur bien des aspects, n’a pas su convaincre le public, et techniquement, je peux le comprendre. Mais 20 ans plus tard, il mérite clairement une nouvelle chance si vous ne l’avez pas revu depuis. Toujours est-il que Hulk est devenu grâce à ce flim, mais aussi à une lecture, « La fin » de Peter David, Dale Keown et George Pérez, mon personnage de fiction préféré, toutes catégories et univers confondus.
Alors en 2012, quand mon meilleur ami et moi avons vu Hulk en action dans « The Avengers », j’en ai hurlé dans la salle ! Et il y avait de quoi ! Voir à nouveau un Hulk hyper dynamique en action, c’était vraiment un souvenir innoubliable (oui, je sais, il y a eu « L’incroyable Hulk » du français Louis Leterrier, mais hormis quelque plans, je ne retiens vraiment pas grand chose de ce flim…).
En 2015, rebelote avec cette séquence monstrueuse entre un Hulk complètement hors de contrôle, manipulé par Wanda Maximoff, et la légendaire armure Veronica, connu surtout sous l’illustre titre de Hulkbuster (Team Marvel Legends, écoutez mon appel : donnez-moi une version comics de cette armure SVP) :
Et puis Hulk est devenu… une merde. Pas de remerciements à ces messieurs Taika Waititi, Kevin Feige, Anthony et Joe Russo (et quand même un brin Joss Wheddon en dépit de cette scène), ni à Madame Jessica Gao (la showrunner de « She-Hulk »). Juste un beau doigt tendu vers le ciel.
Le personnage a été tout simplement massacré sur l’autel de la toile de fond (Wheddon), de la comédie (Waititi), de la force « Avengers » (les Russo), et de She-Hulk (Gao). Mais comme on le sait tous très bien, rien n’échappe à Feige, aussi bien, un doigt spécial en plus pour lui.
Et puis quelque part entre mars et octobre 2019, année où je m’installe avec ma copine, je me dis que des choses plus sérieuses peuvent commencer.
J’ai un petit coin pour moi dans l’appartement qu’on vient de louer et je me dis que rien ne serait mieux que d’avoir une sorte de petite figurine vintage pour sublimer ma récente acquisition du comics « La fin » dont je parlais un peu au-dessus. Je fouille un peu le net, et je découvre la gamme Marvel Legends.
En octobre 2019, ma copine et moi allons à la dernière Comic-Con de Paris, et j’ai pour espoir de trouver le 2-pack Wolverine + Hulk – 80th Anniversary. Je ferais finalement chou blanc, mais je reviendrais quand même avec cette figurine d’Iron Man, et à partir de là, tout est parti en cacahuète.
Quelques semaines plus tard, j’arriverais quand même à mettre la main sur ce 2-pack, et ce Hulk ne me quittera plus jamais.
Et puis il y a environ deux ans, la marque Diamond Select annonce sa version de Hulk (renommée plus tard « Immortal Hulk » pour surfer sur le run de Al Ewing, Joe Bennett, Ruy Jose et Paul Mounts). Un monstre d’un peu plus de 25 centimètres, que les internets s’arrachent un peu mode « c’est le meilleur Hulk articulé sur le marché », à tel point que la figurine sera finalement sold out de partout. En tant que fan de Hulk donc, je ne peux pas vraiment m’empêcher de vouloir juger la bête, mais d’autres obligations retarderont mon acquisition.
Et puis c’est finalement un ami du monde du diorama qui, un jour, m’envoie un message me disant qu’il est à Album Comics à Paris, qu’il y a des promos intéressantes, et qu’il a trouvé un exemplaire de la créature pour moi. Sans hésiter, je saute sur l’occasion.
Alors je vais essayer de ne pas comparer ici la production de Diamond Select à celle d’Hasbro. Mais sachez-le tout de suite : de mon point de vue, le Hulk de Hasbro est LARGEMENT au dessus de celui de Diamond Select. Sans le moindre doute. C’est dit. Bigger ne veut pas dire better.
Commençons par les points forts pour se donner un peu de courage car SPOILERT ALERT, cette figurine n’est pas le meilleur Hulk articulé sur le marché. Il y a tout d’abord le paint job qui est, il faut l’admettre, de qualité. De grande qualité, je n’irais peut-être pas jusque là, mais de qualité c’est certain. Et là où la figurine brille sans doute le plus, c’est sur son second headsculpt façon Terminator avec une partie robotique. Même si le travail sur le HS initial est de qualité, celui effectué sur le second est bien plus appliqué et aguicheur à la vue. Mais comme vous pourrez le voir sur mes photos plus bas, j’ai choisi une autre voie, et j’y reviendrais plus tard.
On en vient ensuite à la dernière partie « positive » de la review, à savoir les accessoires. Comme vous le savez maintenant, la figurine dispose de 2 headsculpts. Un sensé représenter la version « Immortal Hulk » et un second HS sensé représenter le Cosmic Hulk.
Comme je vous le disais, ce second HS est vraiment beau. La coupe de cheveux de Hulk me convient, son expression en colère est vraiment très belle, le paint job est vraiment bon, mais…
MAIS POURQUOI, ALORS QUE DIAMOND SELECT AVAIT UN HS SOLIDE, ONT-ILS DÉCIDÉ DE FAIRE LE COSMIC HULK ?!
Une itération de Hulk très peu connue dont, ne nous mentons pas, à peu près tout le monde se fout (en tout cas, à l’heure actuelle). Je ne comprends pas. JE NE COMPRENDS PAS. Ça me dépasse. Vraiment, ça me dépasse. C’est comme avoir de l’or et vouloir en faire de l’argent (bon ce n’est pas la meilleure image) ! Non vraiment, ça me bute, et mon avis général sur cette figurine aurait probablement été très différent si ce choix n’avait pas été fait…
Pour finir sur la partie accessoires, nous avons donc deux jeux de mains : un jeu de poings fermés pour frapper comme il se doit ses adversaires (coucou récente review de la McFarlane Darkseid), et un jeu de mains ouvertes/d’action pour retenir un coup porté par un ennemi par exemple.
Niveau accessoires donc, le contrat est rempli. On a plusieus HSs, plusieurs mains, et donc plusieurs actions ou scènes qu’il est possible de réaliser !
Et on en vient donc maintenant à la partie « négative » de cette review. À commencer par le premier HS. Alors vous en conviendrez, si le but de cette figurine était de donner au collectionneur un Immortal Hulk, on n’y est pas du tout ! Un HS pour cette version du personnage, c’est ça :
Et au delà de ça, je trouve ce HS DÉGUEULASSE. Absolument ignoble, et il rejoint le panthéon des pires HSs faits pour Hulk, composé entre autres de deux des derniers faits pour la gamme Marvel Legends :
»Alors disclaimer : réaliser un HS, c’est compliqué. Réaliser un HS de Hulk, c’est HYPER DUR. Réaliser un HS qui me satisfasse, c’est quasiment mission impossible ! Mais c’est faisable.
Mais là non. Outre la coupe de cheveux qui évoque tout ce qu’il y a de plus malvenu chez Hulk (le côté vintage/rouflaquettes dégueulasses), l’expression choisie n’est pas satisfaisante. Il y a un côté figé, mou dans cet air que je trouve vraiment très mal venu. Comme un « raaah, c’est gênant, j’ai une arrête de poisson coincée dans le gosier ». Et pas ce « PUTAIN MEC, JE VAIS T’ÉCLATER LA GUEULE », comme le second HS, scarifié par sa partie robotique, semblait être parti pour.
Du côté des HSs donc, c’est un raté sur les choix d’expression et d’esthétique, mais c’est un raté aussi au niveau des proportions, et c’est d’ailleurs la raison pour laquelle j’ai opté pour un custom fait par mes soins pour redonner un peu du sens à celles-ci.
On en vient donc au body, à ses articulations et à ses proportions donc. Alors commençons gentiment sur les articulations : elles ne sont pas mauvaises. Vraiment, elles ne le sont pas. Mais quand on a un tank de 25cm de haut et dont le poids se fait sentir quand on l’a en mains, on a un peu espoir que tout sera au top.
Sauf que bah non… Et je ne peux pas vraiment en tenir rigueur à la figurine car comme je viens de le dire, elle est énorme ! Elle se rapprocherait presque plus d’une Hot Toys que d’une Marvel Legends ! Alors généralement, on peut réaliser une belle palette de mouvements, mais voilà, la frustration gagne vite du terrain quand on veut obtenir tel mouvement et qu’on ne le peut pas. Et j’ai du mal à comprendre comment Diamond Select n’a pas osé faire preuve d’un peu d’audace.
Car le Hulk 80th Anniversary dispose d’un butterfly joint incomplet, c’est-à-dire uniquement vers le dos. En gros, il peut tirer ses épaules en arrière, mais pas en avant. Pour un marché où tout le monde s’observe, il y avait un truc à faire. Mais non. La Diamond Select Hulk n’a aucun butterfly joint. Donc forcément…
Et puis niveau solidité des articulations, et bien c’est triste. Les biceps sont loose en plusieurs points, les mains ne tiennent pas toujours. Bref. C’est gros, c’est assez beau, mais sous le capot, ça ne vole pas bien haut…
On arrive au dernier point, le plus tragique de tous : les proportions. Alors attention : il existe autant d’idées de ce qu’est Hulk qu’il y a de collectionneurs. Mais pour moi, Hulk, c’est un thorax/buste imposant, des jambes bien taillées, des bras significativement plus gros que le thorax, et une tête plus petite, imbriquée dans des épaules aux trapèzes vraiment balèzes.
Alors non seulement on n’y est pas, mais en plus il y a des choses ne faisant pas sens, donnant un aspect grossier à la figurine, à commencer par les HSs qui sont vraiment gros, lui donnant bah… un côté « grosse tête ». Selon les angles de vue, on peut caler la tête dans les épaules, mais factuellement, en tenue droite, les trapèzes et les épaules ne sont pas assez gros.
Les bras, certes très imposants, ne le sont pas assez à mon goût. On perd vraiment ce côté « tank humain » et on débouche sur quelque chose de plus fin et de moins élégant.
Avant de finir, vu de face, les hanches/cuisses dépassent du moule du torse comme si Hulk, merveille de la nature, capable de résister à des missiles et autres bombes nucléaires, ne pouvait se prévaloir d’une sorte de culotte de cheval.
Au passage, un petit détail au niveau du sculpt m’a sauté aux yeux pendant l’inspection de la figurine, mais l’aspect déchiré du pantalon violet, trait caractéristique du personnage, est identique au niveau des genoux. Le pantalon est déchiré au niveau des mollets, intact de partout, mais défait de manière égale au niveau des genoux ? Putain le réel a vraiment été sympa avec cette figurine…
Et pour finir, on a l’atrocité ultime de la figurine : ses pieds. C’est difficile à expliquer mais en gros, ses pieds se sont aplatis. C’est à se tordre de rire : ses pieds sont comme mous. On a en gros un personnage avec une grosse tête, des pieds aplatis, et un corps aux proportions ridicules.
Mais voilà, c’est gros, c’est lourd, alors on devrait tout lui passer. Peut-être y’avait-il des raisons de conception derrière. Peut-être que l’appui au sol devait être plus important pour supporter le poids de la figurine, qui réside évidemment dans le torse, mais putain, je suis désolé, ça ne passe pas. À chaque fois que je vois ses pieds, y’a vraiment un truc dégoûtant dedans. Alors peut-être est-ce une vision artistique puisque l’Immortal Hulk est sensé être une créature plus horrifique qu’héroïque, mais la sauce ne prend pas sur moi.
Alors voilà, j’ai énormément de mal avec cette figurine. Il s’agit à l’heure actuelle de ma seule Diamond Select, et même si parfois mon regard se pose sur leur représentation de Titanium Man, je dois avouer avoir énormément de mal avec cette marque, et je suis très souvent pris de l’envie de m’en séparer.
Avec un HS custom, à savoir celui de la BAF du Hulk Gladiator de chez Marvel Legends, je trouve qu’on retrouve ce côté « Hulk de Ang Lee », et ça me parle tout de suite plus. Mais factuellement, cette figurine est peut-être considérée comme l’une des meilleures du marché tout simplement car l’offre de figurines Hulk n’est pas énorme !
Pourtant la figurine elle a du potentiel. Ça se voit, je pense, sur mes photos. Mais est-ce assez ? À vous de me dire…
Allez, avant de conclure, un petit rappel que Danny Elfman n’est pas que le meurtrier de la bande-originale de Justice League, c’est aussi l’auteur du thème de Spider-Man de Sam Raimi, mais surtout celui du flim de Ang Lee ! Et avouez qu’il y a quand même un truc !