Doomsday : attention, il fait mal !
Lorsque ma vision de Superman a changée en 2012, ce fût le fait d’un trailer choppé à la webcam à la Comic-Con de San Diego, montrant les premières images de « Man of Steel ». J’y reviendrais prochainement et plus longuement dans un article centré sur le personnage (qui paraîtra Jeudi prochain), mais ce trailer a fait basculé dans ma tête tout ce que je pouvais penser de l’homme de demain. Dès lors, j’ai voulu en savoir plus sur le dernier fils de Krypton : son histoire, ses épreuves, et forcément, ses antagonistes.
Certains sont à mes yeux ridicules (Metallo, Bizarro), d’autres emblématiques (Zod, Brainiac), d’autres ont un statut très spécial (Batman), et d’autres sont au-delà de tout ça (Darkseid). Et puis il y a en un qui m’a marqué. Un antagoniste unique, auteur de l’impossible : tuer Superman. Alors les fans historiques de comics ricaneront sûrement, et ils auront bien raison, car il s’avère qu’en réalité, Superman est mort au moins une trentaine de fois au cours de sa carrière, débutée en 1938 ! Ceci étant, je trouve difficile de considérer autre chose que le récit qui, entre 1992 et 1993, a conté la fin du personnage : « The Death of Superman ».

La mort de Superman (en français, CQFD) raconte donc, sur 4 numéros, comment l’homme d’acier a lutté, et surtout donné sa vie, pour contrer une créature emprisonnée sous terre depuis on ne sait quand, et qui, après être parvenu à s’extraire du sol, n’a eu qu’un seul et unique objectif apparent : détruire absolument tout sur son passage. Cet être, c’est Doomsday. Ses origines sont nébuleuses et ont souvent été retravaillées au fil du temps et des médiums dans lesquels il a été présenté : ancienne difformité kryptonienne dans le flim « Batman v. Superman: Dawn of Justice », assassin de Darkseid dans l’animé adaptant le comics, fils de Zod et Faora Ul dans la série Smallville (le bon vieux temps…), création d’un scientifique fou et sans scrupules dans d’autres adaptations, bref. Ce qu’il est important de retenir, à mon sens en tout cas, c’est l’idée même de Doomsday : il est le destin funeste de Superman. Le point/poing d’arrêt. Entre 92 et 93, le monde des comics a littéralement dû s’arrêter j’imagine lors de ce run. Plus grand chose ou presque ne devait vraiment avoir d’importance, et j’ai compris l’an dernier pourquoi après l’avoir lu (et puis il y a eu BvS donc bon…).



Bien évidemment, les choses sont différentes maintenant que le temps a passé, et nous savons tous que Superman est certes mort, mais a ressuscité après coup. Il n’empêche que réaliser pareil exploit que de me mettre fin aux jours de Superman, c’est une prouesse, et même pour moi un choc ! Car si je suis désormais fasciné par Superman, je le suis tout autant par Doomsday, chacun des deux apportant sa part à cette dualité légendaire. Les flims de Zack Snyder sont passés par là, et même si l’adaptation de Doosmday au cinéma n’est parfaite, tant sur un plan esthétique que narratif, ma fascination pour le personnage est restée intacte. Je parle de personnage, mais il serait presque plus correct de parler de fonction tant Doosmday n’est pas avare en mots ou pensées, car il n’est que l’avatar de la destruction. Et puis en 2020, quelques mois après que ma collection ait débutée, et que mes habitudes de collectionneur aient commencé à se forger, je tombe sur une review d’un youtubeur, D Amazing. Un personnage qui m’a pas mal inspiré à pas mal d’égards, et notamment sur son intérêt pour les imports et les marques moins connues. Dans celle-ci, il présentait la dernière venue de Storm Collectibles, une marque plutôt axée autour des personnages tirés de jeux de combat. Et l’une des grandes séries de jeux de combat DC, ce sont bien évidemment Injustice: Gods Among Us et Injustice 2.
Dans ces jeux, il était possible d’incarner tous les plus grands héros de l’univers DC, mais bien évidemment aussi, tous les plus grands villains ! Darkseid, Brainiac, le Joker, Harley Queen, et j’en passe, et donc Doomsday ! Si à l’époque ma collection n’en était qu’à ses balbutiements, ne comptant qu’une poignée de Marvel Legends et de S.H.Figuarts, je pressentais bien que j’étais en train de tomber sérieusement amoureux de l’idée de collectionner, et ça voulait donc dire être tout feu tout flamme ! Alors j’ai regardé la review, fait par la suite quelques recherches, et suis parvenu à le trouver sur un site français ! Et j’ai donc cédé.




Alors voilà, le look de Doomsday façon Injustice, ce n’est pas une adaptation fidèle à la version dessinée dans les comics. Néanmoins, presque tous les grands axes sont là : torse nu, peu de cheveux sur le caillou, peau grise, pantalon vert, les épines/cornes un peu partout sur le corps. À vrai dire, il ne manque que les bottes.
Mais sinon, on est quand même sur une adaptation très proche du matériau orignal, et ça, à l’époque, ça a été un sacré plus lors du processus d’achat. Car même si Doomsday est pour moi un personnage iconique, il n’en reste pas moins peu ou presque pas mis en avant par DC. Ce que j’essaye de dire quelque part, c’est que quelque part, tout le monde apprécie Doomsday, et tout le monde s’en fout. Le temps a passé quoi. Tant par rapport aux comics qu’au film de Zack Snyder. Et puis il faut dire ce qui est : comme je le disais plus haut, Doomsday est plus une fonction qu’un personnage. Il n’empêche que, pour moi, reproduire ce combat où des grattes-ciels pouvaient presque s’effondrer à chaque coup, ça voulait dire quelque chose. Et c’est toujours le cas. Si vous sentez l’influence de Snyder derrière mes mots, vous n’avez pas tort.



Tout ça c’était il y a trois ans, et puis on n’est pas vraiment là pour parler de mes sentiments. Le fait est qu’en matières d’articulées, il n’y a pas 40 choix pour le personnage car mine de rien, sur ce secteur, la gamme est principalement entre les mains de Todd McFarlane. Je ne connais pas les détails de l’affaire, mais j’imagine que si Storm Collectibles a pu créer certains personnages des jeux Injustice (Darkseid, Lobo et Bane), c’est exploitant la licence Injustice, et non DC Comics. Et puis McFarlane, si vous ne le savez pas encore (vous devriez), ce n’est pas vraiment ma came. La marque a beau avoir récemment sorti un 2-pack Superman + Doomsday, mes critiques restent a priori les mêmes que celles adressées à Darkseid, malgré le fait que le sculpt a l’air très bien et plus fidèle au matériau d’origine.

Venons en donc à la figurine de Doomsday par Storm Collectibles. À l’époque, je me souviens très bien d’avoir été en premier lieu énormément surpris du poids de la figurine. Et c’est toujours le cas ! Les abdominaux, les jambes et les bras sont lourds, et ça fait plaisir à sentir ! La figurine est onéreuse, et quand on en sent le poids, ça conforte le choix. C’est factuel et même physique en ce qui me concerne. Il doit y avoir un procédé psychologique derrière ça.
Ça, c’était le premier fait. Le second, c’est la taille de la bête ! Doomsday est ÉNORME. Juste énorme. La figurine fait environ 25cm de haut, et est plus grande que n’importe quelle BAF de chez Marvel Legends à titre de comparaison. Dans ma collection, peu de figurines lui emboitent le pas en termes de taille et elle tend plus à tutoyer mes quelques Hot Toys qu’autre chose.
Troisième fait important : elle pique ! Je parle littéralement ici. Les cornes/épines un peu partout sur son corps sont faits d’un plastique dur et pointu qui peut littéralement faire mal. Pas de quoi vous envoyer aux urgences, mais suffisamment pour se rappeler qu’il s’agit d’une figurine à manipuler avec précaution malgré tout. Tout ça, ce sont mes souvenirs d’unboxing. 3 ans plus tard, que peut-on vraiment dire de cette figurine ? Et bien mine de rien, plein de choses !


Tout d’abord, en dépit du décalage avec le matériau original, l’idée même de Doomsday est très bien retranscrite, de par bien évidemment sa masse et sa taille, mais aussi par l’ensemble du sculpt. Alors il s’agit d’une adaptation c’est certain, d’une vision d’un ou plusieurs artistes ayant travaillé sur un jeu vidéo. Mais dans l’idée, ils ont bien saisi qui était Doomsday (en même temps, ce n’est pas très dur, et ce pour pas mal de raisons). Et les artistes qui ont bossé sur le sculpt chez Storm ont fait un très bon taff’ ! Ceci étant, je trouve que le design d’origine (du jeu donc) et de facto, celui de la figurine, manquent tous deux de volumes. Anatomiquement, ça marche sans marcher complètement. La figurine est à la fois énorme et fine. Peut-être est-ce une question proportions, peut-être que le torse n’est pas assez volumineux et que les membres sont trop longs, je ne saurais pas vraiment dire. Mais le fait est qu’il y a quand même un truc un peu off avec cette adaptation du personnage, et cette figurine. Peut-être que l’échelle de la figurine est-elle aussi, d’une manière générale, trop grande.
Néanmoins, on sent malgré tout la puissance du personnage lorsqu’on en manipule la figurine. Mais comme je le disais, la figurine n’est que la retranscription d’une vision d’un personnage préétabli. Donc on ne peut pas en vouloir à Storm Collectibles. Pour résumer malgré tout : là où la version des comics semble certes grande mais volumineuse, trapue, celle est très grande et fait plus athlétique qu’une énorme masse de muscles. En fait il y a quelque chose d’un peu irréaliste dans cette vision… Ou en tout cas, de vraiment singulier.

Pour en revenir directement au sculpt, je le trouve de très bonne qualité. La « barbe », la tresse, les veines, les « poings américains » acérés, les sangles sur son pantalon, tout est mine de rien extrêmement bien réalisé ! Toute la surface de la peau grise si particulière du personnage est également parcourue de stries comme notre propre peau, un fait mine de rien pas si commun dans l’industrie ! Un fait dans tous les cas souligné par un paint job sobre mais efficace ! Aucun détail ne me semble avoir été oublié, un dry brush a même été appliqué discrètement un peu partout sur l’ensemble du corps, les « cornes » ont été peintes d’un blanc/beige qui marche très bien, sans oubli.


On en vient alors à un premier « problème » concernant la figurine : ses headsculpts. Ils sont au nombre de deux, de très bonne qualité, finement sculptés et peints. Le premier est sensé représenter une expression neutre, tandis que le second présente une expression en colère/de combat. Bon. Le fait est que Doomsday, comme je le disais, est plus un avatar, l’expression de la destruction, de la colère. Donc quelque part, il est toujours en colère, c’est un feu ardent. Mais le fait est qu’en termes de HSs, ça se traduit par deux têtes dont la seule et unique différence est le degré d’ouverture de la bouche. Alors ne vous méprenez pas, les HSs ne sont pas identiques. Mais en un sens, ils le sont presque, et je pense que la solution aurait été de réaliser un troisième HS avec le visage hurlant, mâchoire inférieure comme sortie, pour pouvoir vraiment me mettre en exergue trois états : neutre (mais énervé en permanence), en colère/en action, et hors de contrôle. Je trouve que c’est ce qui manque à cette itération : un HS hors de contrôle. Alors plus facile à dire qu’à faire je l’entends, mais voilà. Pour le reste des accessoires, tout est okay, on a « simplement » trois paires de mains : poings fermés, mains ouvertes, mains de tenue.

Le second problème est en revanche plus profond. De par sa grande taille, les articulations à la fois étonnantes et décevantes. On a pourtant tout ce qu’il faut : double knees, double elbows, double ab crunches, toe joints, butterfly joints, you name it. Mais les angles prévus limitent la figurine qui ne peut pas pleinement réaliser les actions que l’on aimerait. Elle est capable de beaucoup, mais de pas assez. Ou du moins, c’est très compliqué de lui faire obtenir les résultats voulus, mais je pense encore une fois que c’est dû aux choix anatomiques faits par les artistes des jeux Injustice, retranscrits par les équipes de chez Storm Collectibles.
Mais le point noir sur ce sujet, ce sont les joints, loose. Un fait que j’avais remarqué très rapidement, puisqu’à peine sortie de son emballage, un bras s’était fait la malle. Pas tous, mais certains grands essentiels comme les points de pivot bassin/jambes. Et pour une figurine aussi grande et aussi lourde, ça la fout un peu mal.

Le dernier point d’intérêt à noter concernant cette figurine, c’est l’utilisation de plastique mou en des endroits assez surprenants. Comme je le disais, les abdominaux et les membres sont faits d’un plastique très dur et lourd. Mais pas le buste ni le bassin. En effet, ces deux parties sont faites d’un plastique mou, s’adaptant à des parties contraignantes (les deux jambes dans le cas du bassin, les deux bras et les abdominaux dans le cas du buste). Une technologie à laquelle je crois seule Storm Collectibles a recours et qui mine de rien fait ses preuves, puisqu’il y a un sentiment « organique » qui s’en dégage, notamment au niveau du buste, le matériau revenant sans cesse à un son statut d’origine.


Pour finir, c’est une figurine avec laquelle j’ai mine de rien du mal. Elle a de grandes qualités, et non pas de grands défauts, mais elle est le résultat de choix qui ne me parlent pas à 100%. J’en suis presque à un point où j’en viendrais même à me demander si je ne prendrais pas le 2-pack de McFarlane, mais le seul fait d’avoir un jeu de main asymétrique me révulse au plus haut point ! Mais elle a le mérite d’exister, et même plus que ça ! Elle n’est juste pas parfaite, loin de là…
Allez, pour finir, je vous remets quand même le thème de Wonder Woman/ la bataille contre Doomsday dans BvS, une pépite ! Le premier qui dit le contraire est un menteur !